
Rêves sculptés dans la pierre : L’histoire de StoneFeather Creations
Au cœur de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, une véritable révolution artistique est en marche. StoneFeather Creations, propriété de l’artiste local Marcus English, s’est rapidement taillé une réputation pour ses monuments, sculptures et œuvres commémoratifs uniques qui allient histoire, émotion et savoir-faire. Depuis son lancement en novembre 2022, Marcus a transformé sa passion de longue date pour l’art en une entreprise florissante, qui laisse désormais une empreinte durable partout dans la province.
« J’ai toujours été un artiste », confie Marcus avec la sérénité de quelqu’un qui a trouvé sa vocation. « J’ai travaillé avec toutes sortes de médiums au fil des ans, mais il y a quelque chose dans la pierre. J’aime son caractère permanent. Quand je grave quelque chose dans la pierre, je sais que ça sera encore là longtemps après moi, et c’est puissant. »
L’inspiration derrière l’entreprise
Le chemin de Marcus vers la création de StoneFeather Creations a commencé bien avant son enregistrement officiel. Menuisier et tailleur de pierre de formation, il perfectionnait ses compétences grâce à de petits projets personnels. Le tournant est venu lorsque l’artiste mi’kmaq renommé Alan Syliboy a découvert ses premières œuvres et reconnu son talent.
« Alan m’a demandé si je pouvais graver une de ses peintures dans la pierre, pour en quelque sorte l’immortaliser », se souvient Marcus. « Je lui ai dit que je pensais pouvoir le faire, alors il m’a emmené au magasin, a acheté des outils pour moi et m’a lancé. »
Cette première collaboration a déclenché quelque chose de plus grand. À mesure que de plus en plus de personnes découvraient le travail de Marcus, les demandes ont commencé à affluer. Bientôt, ce qui avait commencé comme un projet de passion est devenu une carrière, une voie que Marcus savait vouloir poursuivre à temps plein.
Des débuts modestes à la croissance professionnelle
Démarrer une entreprise n’a toutefois pas été facile. Sans atelier ni outils adaptés, Marcus travaillait dans des garages prêtés ou sous des abris de fortune, souvent aux prises avec les intempéries. « À un moment donné, j’étais littéralement assis dehors avec une petite Dremel à essayer de graver des pierres sous la pluie », dit-il en riant. « Ce n’était pas viable. »
Tout a changé lorsqu’il a découvert CBDC NOBL et s’est inscrit à leur programme d’Aide au travail indépendant (ATI). « Ce programme a tout déclenché », explique-t-il. « J’ai appris à gérer une entreprise, des taxes aux réseaux sociaux en passant par la tarification de mes œuvres. Ils m’ont donné les connaissances et les ressources dont j’avais besoin et, éventuellement, j’ai pu obtenir un prêt pour installer mon propre atelier. Je ne serais pas ici sans eux. »
Avec un espace professionnel adéquat, ses projets ont rapidement gagné en ampleur. Sa première grande commande, un monument de réconciliation à Pictou, a mis en valeur son art à une toute nouvelle échelle. Le projet représentait la rencontre entre les peuples autochtones et les colons écossais, et il a ouvert la voie à des occasions encore plus grandes.
Le projet de l’Hôpital Aberdeen
Son plus grand accomplissement à ce jour demeure l’installation commémorative à l’Hôpital Aberdeen rendant hommage à l’héritage des écoles d’infirmières, de laboratoire et de radiologie de l’établissement. Ce projet, qui a duré près de deux ans, offre désormais un espace de réflexion permanent aux patients, visiteurs et membres de personnel.
« Le projet Aberdeen a été l’apogée de mes compétences jusqu’à présent », dit Marcus. « ll m’a permis de montrer ce que je peux faire à grande échelle, et il est significatif parce qu’il honore des générations de soignants. C’est la plus grosse pièce que j’ai réalisée et elle m’a vraiment poussé à évoluer. »
Marcus admet qu’il y avait de la pression à travailler sur une commande d’une telle envergure, mais il s’épanouit dans ces circonstances. « En fait, j’évolue sous pression, dit-il. Quand je sais que les attentes sont élevées, je me dépasse encore plus. Ça m’oblige à donner le meilleur de moi-même. »
Une touche personnelle à chaque projet
StoneFeather Creations propose une large gamme de services, allant des monuments d’envergure aux commandes personnalisées. Marcus se spécialise notamment dans les pierres tombales et les marqueurs d’allée sur mesure, permettant aux clients d’ajouter des détails personnels à chaque pièce.
« Tout est gravé à la main », explique-t-il. « Si quelqu’un aimait la pêche, je peux graver son bateau exact dans la pierre. Si une image ou un symbole particulier compte, je peux lui donner vie. Ce n’est pas du travail produit en série, c’est personnel. »
Marcus utilise une technique de gravure en relief, en retirant l’arrière-plan pour que l’image elle-même « ressorte », créant ainsi une profondeur et des détails que peu d’autres dans la région offrent.
Communauté, collaboration et soutien
Tout au long de son parcours, Marcus a pu compter sur sa communauté et sur d’autres artistes pour l’inspirer. Alan Syliboy, en particulier, a été une source constante de conseils. « Alan a été incroyable, dit Marcus. Il m’a soutenu en tant qu’artiste, a rédigé des lettres de recommandation lorsque j’ai postulé pour des subventions, et m’a même confié l’un de mes plus grands projets à venir : sculpter un canot de pierre de 15 pieds. Ce sera un honneur. »
Il souligne également le rôle essentiel de la CBDC NOBL, et en particulier de Mary Fennell, qui l’a aidé à transformer son rêve en réalité. « Sans NOBL, je n’aurais pas eu l’espace, les outils, ni la confiance nécessaires pour entreprendre ces grands projets », dit-il. « Ils m’ont donné une occasion qui a complètement changé ma vie. »
Regard vers l’avenir
Bien que StoneFeather Creations soit encore jeune, Marcus nourrit de grandes ambitions. Il imagine développer la marque en un « pôle d’art d’élite », où des spécialistes collaborent sur des projets pluridisciplinaires alliant aménagement paysager, sculpture et installations monumentales.
« Je veux que StoneFeather devienne un nom que les gens associent à la créativité et à l’excellence, » dit Marcus. « Un jour, j’aimerais réaliser des projets d’un million de dollars où nous prendrions tout en charge, de la conception à la construction, en collaborant avec d’autres artistes et artisans talentueux. »
La plupart des projets de Marcus lui viennent par le bouche-à-oreille, mais il explore et crée de nouvelles occasions, comme la présentation de propositions à des organismes tels que Parcs Canada pour des installations au pays.
Une empreinte durable
Et pour le nom ? Marcus sourit. « J’ai sculpté une plume en pierre un jour, je l’ai tenue dans ma main et j’ai prononcé ces mots à voix haute », raconte-t-il. « Ça m’a rappelé la lourdeur et la légèreté de la vie, ces deux extrêmes que nous portons tous. Ça sonnait juste. »
Avec chaque pièce, Marcus perpétue cette philosophie, mariant force et délicatesse, permanence et récit. Et à mesure que StoneFeather Creations grandit, son rêve continue de s’inscrire dans la pierre, un projet à la fois.