
Reconstruire des vies, une propriété à la fois : l’essor de PuroClean Cape Breton
Lorsque les Cap-Bretonnais de souche Neil MacSween et Mike Mahoney ont lancé PuroClean Restoration Cape Breton en 2022, ils ne faisaient pas que démarrer une entreprise. Ils bâtissaient une bouée de sauvetage pour les propriétaires résidentiels et commerciaux confrontés à certaines des urgences les plus stressantes de la vie.
Issus du secteur de la construction, Neil est électricien certifié Sceau rouge et Mike est charpentier, les deux amis parlaient depuis longtemps de créer une entreprise ensemble. Lorsqu’ils ont découvert l’occasion d’ouvrir une franchise PuroClean, une entreprise de restauration en pleine croissance au rayonnement nord-américain, tout s’est aligné.
« On n’avait pas d’expérience directe en restauration, mais avec nos parcours dans les métiers, ça coulait de source », explique Neil, qui est aussi titulaire d’un BAA en marketing de Cape Breton University. « On connaît la région, on a les compétences, et on voyait que le besoin ne faisait que croître. »
Du chantier à la scène de crise
PuroClean Restoration Cape Breton offre une gamme complète de services de restauration d’urgence et non urgente : dégâts d’eau et de feu, élimination de moisissures et d’amiante, nettoyage de déversements d’hydrocarbures, toiture, et réparations liées aux assurances. Qu’il s’agisse d’un sous-sol inondé, d’une reconstruction après un incendie ou de nettoyage de matières dangereuses, l’équipe de Neil et Mike est disponible 24 heures sur 24, 365 jours par an.
« Aucune journée ne ressemble à une autre », dit Mike en riant. « On a tout fait, du toit d’un commerce après l’ouragan Fiona jusqu’au ramassage de seringues dans des maisons abandonnées. Si c’est sécuritaire et qu’on peut aider, on y va. »
L’un de leurs plus importants projets jusqu’à présent a été la restauration de la Légion royale canadienne après Fiona, où les dommages causés par l’eau et le vent avaient ravagé le bâtiment. « C’était une urgence de grande envergure et une réparation encore plus grande : remplacement complet du toit et 4 600 pieds carrés de revêtement de sol », se souvient Neil. « Mais on l’a fait. »
Grandir à travers la tempête
Si Fiona a causé des ravages pour plusieurs sur l’île du Cap-Breton, elle a aussi permis à PuroClean de se faire un nom. « Fiona a été un tournant », admet Neil. « C’était accablant au début. On n’avait même pas de local ni de personnel administratif. Juste un téléphone dans le camion, et un flot d’appels. Mais on a tenu bon. Cette tempête nous a permis de bâtir notre capacité… et notre réputation. »
Aujourd’hui, ils dirigent une petite équipe compétente, dont la cheffe de bureau Jillian Kozera, un charpentier à temps plein, et un réseau de travailleuses et travailleurs à temps partiel et de sous-traitants à qui ils font appel au besoin. Le caractère imprévisible du secteur rend le recrutement difficile, mais leur approche, axée sur le respect et la flexibilité, leur a permis de fidéliser une équipe solide.
Appuyés par la communauté, au service de la communauté
Le lancement de la franchise n’a pas été sans embûches, surtout du côté du financement. Les banques traditionnelles, explique Neil, étaient réticentes à prêter sans deux années complètes de données financières. « C’était frustrant. On avait les compétences, la motivation, quelques économies… mais la banque voulait des prévisions et des chiffres qui n’avaient aucun sens pour une entreprise toute neuve. »
C’est là que Bailey MacIntosh et l’équipe de la Corporation au bénéfice du développement communautaire Coastal sont entrées en jeu.
« La première fois qu’on a appelé Bailey à la CBDC, c’est comme si un poids nous avait été enlevé », raconte Neil. « Elle nous a vraiment guidés dans tout le processus. Elle croyait en nous, et en ce qu’on essayait de faire. »
La CBDC Costal a aidé PuroClean Cape Breton à obtenir un prêt de démarrage pour couvrir les frais de franchise et l’équipement initial. Quelques années plus tard, ils sont retournés chercher un second prêt afin d’acheter un atelier et un espace de bureau sur la rue Keltic à Sydney. « La CBDC était là pour nous quand ça comptait vraiment », ajoute Mike. « Et ça, on ne l’oubliera pas. »
Localement possédé. Fièrement cap-bretonnais.
Même s’ils font partie d’une franchise internationale bien établie, Neil et Mike tiennent à ce que les gens sachent : leur PuroClean, c’est une histoire 100 % locale. « On est nés et élevés ici. C’est notre communauté », dit Mike. « C’est important que les gens sachent qu’on est locaux, et qu’on est là pour rester. »
Ils ont vu de leurs propres yeux comment certaines personnes les confondent parfois avec d’autres franchises, notamment à Halifax ou en Ontario, surtout après Fiona, quand de nombreux entrepreneurs de l’extérieur sont venus… puis repartis. « Nous, on est toujours là, bien après que les autres camions soient repartis », souligne Neil. « Nous sommes vos voisins. »
Ce lien local se reflète aussi dans leur approche marketing. Plutôt que de miser sur la publicité, ils misent sur les relations humaines : commandites d’équipes sportives locales, dons à des causes communautaires, et bouche-à-oreille fondé sur la confiance.
Regarder vers l’avenir
Alors qu’ils entament leur quatrième année d’activité, Neil et Mike réfléchissent à faire grandir leur vision. Rien n’est encore coulé dans le béton, mais ils restent à l’affût de nouvelles occasions d’affaires qui pourraient compléter PuroClean. « On a une super base de clients qui nous font confiance, dit Neil. Et on est emballés par la suite. »
Et leur conseil à celles et ceux qui envisagent de se lancer en affaires ? Mike ne réfléchit pas longtemps : « Si ça fait du sens, n’y pensez pas trop, lancez-vous. Beaucoup de gens attendent trop longtemps. Sautez et ajustez-vous en cours de route. »
Et cette philosophie leur a bien servi. D’un téléphone dans un camion à une entreprise de restauration complète bien enracinée au Cap-Breton, PuroClean Restoration Cape Breton prouve qu’avec du travail acharné, un esprit communautaire et le bon soutien, les entreprises locales peuvent se relever plus fortes que la tempête.