
Carol Ring
Pour Carol Ring, une journée ordinaire commence à six heures du matin. Elle prend son petit déjeuner avec son mari, Keith, donne à manger au chien et part faire une promenade dans le parc provincial Savory qui se trouve à proximité. Ensuite, elle prépare son marché qui ouvre à midi. Les lundis et jeudis elle se rend dans la vallée d’Annapolis pour y prendre des fruits et des légumes pour garnir ses étalages.
Carol a grandi dans la vallée d’Annapolis, région propice à la culture des fruits et légumes, et le goût des produits frais de sa ville natale lui a manqué lorsqu’elle s’est installée à Barton avec Keith. Elle retournait chaque semaine dans la vallée pour s’en procurer. Puis, elle s’est mise à en rapporter pour ses amis et ses voisins. Comme passe-temps, elle a également cultivé des fraises qu’elle vendait dans un petit kiosque au bord de la route.
Après dix années à travailler dans le secteur du détail, elle a dû chercher un autre emploi lorsque son employeur a pris sa retraite et a dû fermer la boutique. C’est à ce moment-là qu’elle a pensé à faire une carrière de ses passions pour le contact avec le public, le jardinage et l’achat local.
Carol a participé à un programme local d’aide au démarrage d’entreprise, destiné aux travailleurs plus âgés. C’est dans ce cadre qu’elle a entendu parler des services offerts par la CBDC de Digby-Clare. Après avoir consulté un agent de développement, elle a amorcé le processus de demande auprès du programme de prestations pour travailleurs indépendants tout en demandant un prêt modeste pour lancer son marché fermier.
Son plan de départ était d’ouvrir un marché saisonnier sur sa propriété résidentielle pour vendre uniquement des produits cultivés localement dans le comté de Digby et la vallée d’Annapolis. Or, la demande a été tellement forte dans les deux premières années qu’elle a dû ouvrir son marché toute l’année.
En affaire depuis 2010, Carol n’a aucun regret. Ses antécédents dans le secteur du détail lui ont fourni les compétences essentielles pour exploiter son entreprise, mais elle a tout de même reçu une aide, une orientation et des conseils précieux d’un ancien employeur. Carol dit aussi devoir sa réussite à son mari, qui a su se montrer patient et n’a jamais cessé de l’encourager et de l’appuyer à toutes les étapes de son projet commercial.
Comme n’importe quel entrepreneur, Carol se heurte inévitablement à un certain nombre de difficultés. D’abord, elle a eu du mal à trouver des fermiers et des fournisseurs qui acceptent de lui vendre des produits en petites quantités. Un grand nombre de ses fournisseurs sont d’anciens amis de sa famille et d’anciens camarades d’école. «Ce sont des gens fantastiques avec qui je travaille. S’ils n’ont plus un produit dont j’ai besoin, ils n’hésitent pas à me recommander un autre fermier qui peut me le vendre. Certains me fournissent également des rapports sur l’état des cultures. Ils forment un réseau de personnes qui s’entraident même s’ils se font concurrence. C’est beau à voir. Il faut ajouter que les consommateurs ne savent plus ce qui est en saison. Plusieurs produits sont disponible dans les grandes épiceries du coin alors, lorsqu’on vient pour me demander un certain produit qui n’est plus en saison, les consommateurs sont déçus parce que je ne l’ai pas, mais je vois cela comme une occasion d’éduquer ces derniers.»
Décider de la quantité à acheter est un autre défi. Carol s’efforce d’acheter des produits pour une semaine afin de limiter la quantité de déchets organiques. «Je préfère dire à a un client que je n’ai plus le produit qu’il veut plutôt que de lui en vendre un qui n’est plus assez frais.»
La plus grande fierté de Carol est de jouer un rôle utile et de répondre à un besoin local. «Je dois dire que je ne me suis jamais sentie aussi fière que lorsque mes clients m’ont demandé d’ouvrir toute l’année. Cela m’a montré que j’ai un rôle utile et que je réponds à un besoin dans la communauté. J’ai ma place ici.»
Lorsqu’on demande à Carol quel conseil elle donnerait à quelqu’un qui se lance en affaire. Carol répond que la patience est indispensable. «Il faut avoir la patience afin de réaliser la croissance et disposer d’un réseau de soutien et des ressources. N’ayez pas peur de demander de l’aide.»
«Sans la CBDC, mon entreprise n’existerait pas. Je ne l’aurais pas démarrée ou je n’aurais pas réussi. Dès le premier rendez-vous, Wanda m’a aidée, encouragée et soutenue. Je ne comptais pas passer par le programme de prestations pour travailleurs indépendants, mais Wanda a joué un rôle déterminant en me donnant l’information sur le programme et en me convainquant d’y participer. J’ai toujours senti que je pouvais m’adresser à la CBDC pour n’importe quel problème, et on ne m’a jamais fait sentir que je dérangeais.»
Et si on lui demande comment elle voit son entreprise évoluer d’ici quelques années, elle répond qu’elle espère continué de voir la croissance de son entreprise. «Ce serait bien de pouvoir cultiver davantage de nos propres produits lorsque nous aurons plus de temps. J’ai l’intention de continuer tant que j’en serai physiquement capable.»